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CHAPITRE III

LES ÇÂSTRAS


Entre la période brahmanique et la composition de la plupart, sinon même de tous les Çâstras, se placent très certainement la prédication et l’expansion du bouddhisme : l’auteur qui range ces livres saints immédiatement à la suite des précédents se voit donc obligé de se défendre contre la présomption d’une grave faute de méthode. En réalité, la faute serait dans l’ordre inverse et consisterait à confondre la chronologie des doctrines avec celle des ouvrages. Les Çâtras sont tous, sans doute, plus jeunes que le bouddhisme ; mais, d’abord, ils passent pour très anciens, d’une antiquité fabuleuse parfois, et, sans entrer aveuglément dans le point de vue hindou, nous ne pouvons nous refuser à en tenir compte, dans la mesure du moins où ce préjugé a influé sur la façon dont l’Inde a compris sa littérature et, par contre-coup, sur cette littérature elle-même. Ensuite, et surtout, le bouddhisme procède des systèmes philosophiques de l’Inde, plus