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FAEZ-FÉAL

Faez, adj., vaincu, las, corn. feth-e « vaincre » : soit un celt. (ppe passé), *spak-to- « vaincu », sans apparentation claire.

Falaouéta, vb., dénicher des oiseaux : pour *faoul-aéta, dér. d’un radical *faoul. Empr. ags. fugol « oiseau » > ag. fowl « volaille ».

Falc’h, s. f., faux. Empr. lat. falcem. Cf. 1 fals.

Falc’han (etc.), s. m., faucon. Empr. lat. falconem.

Fall, adj., mauvais. Empr. fr. ancien fel, « félon, pervers ».

Fallakr, s. m., scélérat : combinaison de fall et akr.

Fallout, vb., manquer, falloir, faillir. Empr. fr. falloir[1].

1 Fals, s. f., faucille. Empr. fr. ancien falz « faux ». Cf. falc’h.

2 Fals, adj., faux. Empr. fr. ancien fals id. Cl. faoz.

Faṅk, s. m., boue. Empr. normand fanque « fange ».

Faṅken, s. f., sole : dér. du précédent[2].

1 Faô, s. m., fève, mbr. faff y corn. fao. Empr. lat. faba.

2 Faô, s. m., hêtre. Empr. lat fàgus > fr. ancien fou.

Faout, s. m., fente, cf. faouta « fendre » et vir. scoilt-im « je fends » : dér. d’une double rac. SPEL et SQEL, sk. spháṭ-a-ti « il éclate », gr. σκάλ-λω « je hache », lit. skél-ti « fendre », etc. Cf. aoten.

Faoz, adj., faux. Empr. fr. moderne. Cf. 2 fais.

Fard, s. f., charge, tonnage. Empr. fr. (cf. fard-eau).

Farien, s. f., bagatelle : variante de c’hoariel. Cf. c’hoari.

Farlota, vb., s’amuser : dér. de l’empr. fr. altéré falot « bouffon ».

Farouel, farvel, adj., étourdi, bouffon : pour *frav-el, dér. de frav = frao[3]. V. ce mot. — Conj.

Fata, vb., s’évanouir, mbr. fataff, « être ébahi, hébété ». Dér. d’empr. fr. fat (ou provençal fat), « sot, stupide, ahuri » < lat. fatuus id.

Fav, s. m., variante de 1 faô (d’où aussi fav-az s. m. « tige de fève ») et de 2 faô. V. ces mots.

Fazi, s. m., erreur (aussi faïV.) : abstrait du vb. mbt. faziaff « se tromper », pour *faï-yaff. Empr. fr. faillir. Cf. la note sous koṅchéza.

Féal, adj., fidèle, loyal. Empr. fr. ancien féal.

  1. Là où ce vb. se traduit eu apparence par « vouloir », il n’est eu réalité que l’exact équivalent de « falloir » : pétra a fell d’éhoc’h ? que vous faut-il ? > que voulez-vous ? »
  2. Ce poisson s’enfouit dans le sable ou la vase.
  3. Cf. l’expression française a comme une corneille qui abat des noix ». Au sens de « bouffon » la métathèse a été peut-être favorisée par l’existence du mot fars « plaisanterie » (empr. fr. farce), lequel a aussi agi sur *falota > farlota.