Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
168
CHAGA-CHOUK
CH

Chaga, vb., s’arrêter, s’amasser : variante obscure de sac’ha.

Chajel (V.), s. f., mâchoire : dér. du même radical que chaoka.

Chai (V.), s. m., flux. — Étym. inc.

Chala, vb., chagriner, s’affliger. Empr. fr. ancien chaloir (« que m’en chaut-W !») devenu par corruption vb. personnel[1].

Chaoka, vb., mâcher (aussi chakein V.). Empr. germanique probable (ags. eëowan > ag. to chew, et al. kauen), mais peut-être contaminé de chzk. Cf. chajel et a.%.jaw « mâchoire » (sousjaved).

Charoṅs, s. m., espèce de vesce. Empr. fr. jarosse.

Chatal, s. m., bétail. Empr. fr. ancien chatel « cheptel ».

Chédé, chétu, adv., variante de sétu. V. ce mot.

Chévech (V.), s. f., fresaie. Empr. fr. chevêche.

Chik, s. f., menton. Empr. fr. chique « bille ».

Chika, vb., frapper avec un outil à gros bout (et chikein V. « meurtrir ») : dér. du précédent au sens de « bille ».

Chîf, s. m., chagrin. Emprunt probable, mais d’où ?[2]

Chilpa, vb., japper, glapir. Empr. germanique probable, cf. visl. gjàlpa, ags. gilpan et gielpan > ag. lo yelp.

Chipod, s. m., pluvier de mer : dér. du précédent. Ghipôd (T.), s. m., petite huche : peut-être « récipient où l’on chipote, où Ton prend par menues portions »[3]. Empr. fr.

Chita, vb., piauler. Onomatopée.

Choanen, s. f., miche. Empr. fr. ancien choine « [pain] blanc ».

Choka, vb., variante contractée de chaoka.

Chomm, vb., rester : autrefois « chômer ». Empr. fr.

1 Chouk, s. m., nuque, mbr. scouc ; cf. fr. ancien suc, provençal zuc, ital. zucca « courge », d’où « tête ». — Conj. Ern.

2 Chouk (V. ), s. m., le séant : identique à 1 chouk[4].

  1. Comme on dit en fr. même « je me souviens », au lieu de « il me souvient », seul historiquement correct.
  2. Le fr. dit « cela me chiffonne = me chagrine », et le mbr. a meschif, empr. fr. meschief « malheur ». C’est tout ce qu’on entrevoit de plus clair.
  3. Car par quelle voie serait venu le gr. ϰιϐωτός (kibôtos) ?
  4. Par extension et euphémisme ? En tout cas, l’étymologie de l’un et de l’autre est inconnue, probablement compliquée d’argot.