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LIAC’H-LÎM


Liac’h, s. f., pierre, vir. et gael. lia id., cf. gael, leug « gemme » : contamination du celt. *lèwink- (cf. gr. λᾶας « pierre » et λᾶιξ « caillou », ital. lavagna et al. leie « ardoise ») a r ec le br. lec’h. V. ce mot.

Liamm, s. m., lien. Empr.fr. ancien « lat. ligàmen).

Libistr, s. m., boue, mbr. libostren (douteux) : pour *c’hlib-istr, même radical que dans gléb. — Conj.

Libonik (V.), s. m., rémouleur, aussi limonik, et cf. vbr. lemhaam « j’aiguise » : dér. d’un radical *lib-[1] qui représente une rac. SLEIB (et SLEUB), dont le sens s’accuse par le lat. lab-ricu-s « glissant », ag. to slip « glisser », al. schleif-en (ppe ge-schliff-en) « aiguiser » et schleif-en (ppe ge-schleif-t) « traîner ». Cf. arléc’houein, bréôlim, lemm, leoriad, luban, et les mots cités sous jelken.

Libourdien, s. f., souillon : dér. du radical de libistr.

Llk, adj., laïque, lascif[2], corn. leie. Empr. lat. lâicus.

Likaoui, vb., cajoler : dér. probable du précédent.

Likéta, vb., placarder. Empr. ags licettan et liccettan « simuler »[3].

Lîd, s. m., fête, mbr. lit, vir. lilh, gaul. Litu- dans plusieurs noms propres : soit un celt. *lilo- <l*lêto-, le même que gr. *λητο- dans λητουργία[4], etc. ; sans autre équivalent connu.

Lien, s. m., toile, corn. (ancien) Hein et cymr. lliain « linge » : d’un celt. *lesanyo- peut-être apparenté à *plinnà >£ lenn.

Lies, adj., plusieurs, beaucoup, cymr. liaus^> lliaw, vir. lia, gael. Uuih id. : d’un celt. pl. *leises, pour *pleis-es, comparatif du mot signifiant « beaucoup » ; cf. gr. πλείων comparatif de πολ-ύ-ς, lat. pleor-es > plûr-ès. visl. fleiri « plus »[5]. (Le vocalisme manque partout de netteté.)

Lioh, s. m., liège. Empr. fr., et cf. sich pour le vocalisme.

Lilien, s. f., lis, corn. Mie, etc. Empr. lat lïlium.

Lim, s. m., lime. Empr. fr. Cf. cymr. llifn scie », empr. lat. tima.

  1. Difficilement ; car le phonétique exigerait impérieusement *lioonik. Mais le Gloss. Ern. s. v. admet que l’alternance de b et m équivaut à l’indication d’un o plus ancien. Ce point n’étant pas éclairci, la dérivation de libonik, ainsi que celle de luban, n’est consignée ici que pour mémoire.
  2. En tant qu’opposé à la chasteté ecclésiastique. Mais M. Ernault sépare les deux sens et rattache le second à UAk. V. ce mot, et cf. le double sens du lat. lùbrieus.
  3. Cf. le double sens du fr. afficher. Mais ici la métonymie serait inverse.
  4. Aussi λειτουργία, d’où le fr. liturgie.
  5. Se rattache à la rac. PELA, qu’on trouvera sous leân. Cf. aussi ailes et la note sous ilboéd.