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il aura vu les hommes en mutiler sous ses yeux, l’enthousiasme des spectateurs saluer le carnage, et l’autorité elle-même encourager ces actes par sa présence ? »

Dans toute la France, dans les départements du midi même, l’opinion publique s’est émue de dégoût contre les bourreaux, de pitié pour les victimes, d’indignation contre les promoteurs ou les complices de ces saturnales. D’unanimes protestations se sont élevées dans la presse, adjurant la Société protectrice d’intervenir, lui reprochant une inaction dont elle n’était pas coupable.

Quelques journaux ont gardé le silence ; aucun n’a donné son approbation ; presque tous ont sévèrement blâmé ; tous mériteraient d’être cités ici ; je me borne à deux extraits :

« Nous n’avons pas, dit la Patrie, à faire de la sentimentalité ; mais nous ne croyons pas que l’âme la plus virile ait rien à demander à de pareils spectacles. Quant à leur immoralité, elle se dénonce trop d’elle-même pour que nous ayons à la signaler. On apprend à être farouche, comme on apprend à être humain. C’est affaire d’enseignement, et malheureusement les impressions que laissent après elles les courses