Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 10 —

dames et les pieuses vestales admises au premier rang. Elle enfermait dans le cirque quelques types de tous les peuples, hommes noirs, blancs, jaunes, cuivrés… elle jetait sur tout cela ses lions, ses tigres, ses éléphants et ses rhinocéros ; et tout cela hurlait, se déchirait, se dévorait ; et les belles patriciennes, et les timides vierges de Vesta battaient des mains[1]… »

À cette scène esquissée par M. Eugène Bonnemaire, il ne faudrait pas ajouter beaucoup pour en faire un tableau retraçant les horribles combats où, de nos jours, en Espagne, au Mexique, en France même, les chevaux et les chiens qu’on fait éventrer, les taureaux qu’on harcèle, en les blessant à coups de pique, en leur lançant des flèches enflammées, qui s’attachent à leurs flancs et les brûlent avant qu’on les égorge, et dont le sang se mêle parfois à celui des hommes, attirent des milliers d’enthousiastes spectateurs. Au lieu d’esclaves, les gladiateurs sont des citoyens libres et parfois de haute lignée. Des chevaliers, des sénateurs romains ne descendirent-ils pas dans l’arène ?

  1. La Presse Scientifique des Deux-Mondes, 1861, Tome II.