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Par bonheur, la tauromachie n’a pas, de nos jours, des pages aussi funèbres. Cependant, sans remonter bien haut, dans son bilan mortuaire, nous pourrions compter encore un grand nombre de cadavres humains, et parmi eux plusieurs des plus fameux toreros.

Rigores ayant reçu trois coups de cornes, dans le cirque de Madrid, mourut au bout de quelque temps, après deux cruelles opérations[1].

Pepe Billo, espada célèbre, qui a écrit un traité sur les règles de la tauromachie, fut tué, dans le même amphithéâtre. « Ce fut une mort affreuse. Il était tombé sur le dos. Bien que les entrailles sortissent de son corps, et qu’il eût plus de dix côtes brisées, on le vit se cramponner à la corne qui lui traversait le corps, chercher à s’en dégager par la force de ses bras, jusqu’à ce qu’enfin les mouvements de l’animal, les secousses qui déchiraient ses viscères, et les flots de sang qu’il répandait, le firent retomber sans mouvement. La course ne fut interrompue qu’un instant[2]. »

  1. Le tour du Monde, 1862, page 350.
  2. Histoire du Toreo, par Bedoya.