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d’une force terrible, et que la moindre provocation peut mettre en fureur. Aussi ne voyagent-ils que la nuit, guidés par des bœufs qu’on dresse à cet usage, et sous la conduite de nombreux gardiens, les uns à pied, armés de frondes et de bâtons, les autres à cheval, avec de longues piques. Que la bande s’effraye, et la voilà qui va, vivante avalanche, culbuter, broyer tout, sur son passage.

À Pampelune, au mois d’août 1861, tandis que la Place de la Constitution était encombrée de monde, un taureau qu’on destinait à la course, parvint à s’échapper : il tua, d’un coup de corne, un des promeneurs, en blessa dangereusement un second, courut sur une servante, lui donna dans la poitrine un coup de tête, et la tua sur-le-champ. Il attaqua ensuite un nommé Turbico, et l’étendit mort.

Puis, l’animal pénétra dans une maison où il blessa grièvement un enfant de quatre ans.

Pendant la représentation, des taureaux sauteurs peuvent franchir la muraille de madriers élevée de près de deux mètres autour de l’arène : « Un jour, dit M. John Lemoinne, j’ai vu la lance d’un picador passer tout entière avec le tampon, sous la peau du taureau, sans que le