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toreador ait pu parvenir à la dégager. L’animal furieux battait l’air avec cette grande lance comme avec un fléau. Toujours emportant cette flèche de Nessus, attachée à ses flancs, il a franchi d’un bond la barrière, et ce n’est que dans le couloir de refuge qu’on a pu la lui arracher. »

« À la Place Mayor de Madrid, où l’on faisait à la fois deux combats, dit Alexandre Dumas, un jour il arriva que deux taureaux sautèrent à la fois dans le couloir, courant l’un sur l’autre, se rencontrèrent et se tuèrent tous deux[1]. »

Il est très-fréquent, dit M. Charles Yriarte, dans Le Monde illustré (4 mai 1868), que le taureau franchisse lui-même cette première barrière, et vienne, ahuri, faire le tour du cirque, enfermé dans ce couloir ; il est moins fréquent, mais il n’est pas rare de voir aussi l’animal furieux, dans un effort terrible, envahir les premiers degrés du cirque, et à coup de cornes se venger des toreadors sur le public lui-même. »

Dans une des dernières courses qui ont eu lieu à Vich, le taureau, après avoir éventré deux chevaux et être resté maître de la place, que ni

  1. De Paris à Cadix, tome I, page 103.
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