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deux grabats pour recevoir les combattants malheureux[1]. »

La même année, à Nîmes, une troupe — cuadrilla — venue de l’Espagne, attira vingt mille personnes dans le cirque romain des Arènes. L’affiche avait annoncé que le matador n’immolerait aucune victime sous les yeux du public ; mais il se regarda comme offensé dans son honneur et réclama énergiquement le droit de tuer les taureaux. L’immense majorité des spectateurs força, par ses cris, l’autorité d’accorder qu’on versât le sang.

Parmi les protestations qui se sont produites à cette époque, et plus tard, je signalerai d’abord celle d’un vénéré prélat, Mgr l’évêque d’Aire, et surtout une supplique, malheureuse-

  1. Après la course, des chevaux blessés à mort furent traînés, la corde au cou, par des gamins et jetés vivants dans l’Adour. Les enfants, à coups de pierres, les mariniers, à coups de rames et de gaffes, les éloignaient du bord et les assommaient. La populace accourue sur le rivage assista, pendant plus d’une heure, avec des cris joyeux, à l’agonie de ces malheureuses bêtes. Ces faits odieux, qu’on peut lire dans un journal de la localité, m’ont été cités par le duc de Doudeauville, auquel un témoin oculaire les avait confirmés.