formidables taureaux. « Ces femmes, en jupe courte et en maillot blanc, les unes à pied, les autres à cheval, étaient, dit M. Louis Ratisbonne, de si épouvantables sorcières, avec leurs figures flétries et terreuses, leurs yeux d’araignée féroce, et leur sourire qui ressemblait à une blessure ; elles étaient si horribles de taille, d’allure, de costume et de visage, que le taureau lui-même en eut peur. » Leur entrée fut accueillie par d’insultantes risées. À la première attaque de la bête dont les cornes étaient garnies de tampons, les femmes furent désarçonnées et roulèrent dans la poussière. Seule, Martina Garcia fut applaudie ; elle égorgea deux taureaux haut la main, et fut gratifiée d’une oreille[1].
Des spectateurs sont descendus dans l’arène pour interpeller les membres de la quadrille, auxquels le public en révolte a lancé des pommes de terre et des fragments de bois arrachés au cirque.
Le sentiment de dégoût excité par ces malheureuses femmes s’est manifesté pendant le
- ↑ Journal des Débats, 6 octobre 1855.