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que la sagesse des gouvernements a reconnu que la vue des tortures endurées même par de grands criminels endurcit le cœur des assistants ; loin de décourager les natures perverses, elle les enhardit à enfreindre les lois.

« Sous la Restauration, le préfet de police, M. de Belleyme, a fait fermer d’autorité l’établissement ignoble de la barrière du Combat, où des taureaux, des ours et des chiens féroces, s’entre-déchiraient. L’Angleterre a prohibé les combats de taureaux, d’ours, de blaireaux, de chiens, de coqs, qui, pendant des siècles, avaient servi d’amusement à toutes les classes de la population, et qui étaient passés dans les mœurs. Enfin, tout récemment, le Sénat du royaume de Portugal, a pris des mesures pour abolir les courses de taureaux dans cette partie de la Péninsule, malgré la passion des habitants pour ces joutes.

« Établir chez nous ces combats d’animaux, quand ailleurs, à mesure que les peuples s’éclairent et se moralisent, on les abolit, ce serait rétrograder de la civilisation vers la barbarie[1]. »

  1. Voir la réponse du préfet de la Gironde. — Bulletin de la Société protectrice, 1861, page 354.