Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XIX
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


D’un autre côté, chaque ville a, selon lui, sa religion locale ; le culte d’Osiris et d’Isis est seul commun à toute l’Égypte et ressemble beaucoup aux mystères d’Éleusis. Cependant Hérodote est frappé d’un trait particulier à la religion égyptienne : le culte rendu aux animaux ; mais il ne cherche pas la raison de ce symbolisme, si différent de celui des Grecs. Il remarque aussi que, contrairement aux Grecs, les Égyptiens ne rendent aucun culte aux héros. Pour Diodore, c’est le contraire ; les Dieux égyptiens sont d’anciens rois divinisés. Il est vrai qu’il y a aussi des Dieux éternels : le soleil, la lune, les éléments ; mais Diodore ne s’en occupe pas : le système pseudo-historique d’Évhémère régnait de son temps en Grèce, il en fait l’application à l’Égypte. Vient ensuite Plutarque, à qui on attribue le traité sur Isis et Osiris, le document le plus curieux que les Grecs nous aient laissé sur la religion égyptienne ; cependant lui aussi habille cette religion à la grecque ; seulement, depuis Diodore, la mode a changé : ce n’est plus l’évhémérisme qui est en honneur, c’est la démonologie. Plutarque, qui est platonicien, voit dans les Dieux de l’Égypte non plus des hommes