Page:Herold - Nala et Damayanti.djvu/107

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bonne race. Mais le malheur m’éprouve, et, depuis de longs jours, je vis de racines et de fruits, sans jamais être assurée du lendemain. Je n’ai point de compagnon, et je dors où me surprend la nuit. Mon mari, pourtant, est plein de vertu ; il m’a toujours été fidèle. Je l’aime, je le suivais comme son ombre : où est-il aujourd’hui ? Le sort a voulu qu’il perdît au jeu ses richesses. Nous avons erré, tous les deux, par les champs et par les forêts. Un matin, en m’éveillant, je me suis trouvée seule ; je cherche mon mari, et je ne connais, maintenant, que l’amertume et la douleur. »

La reine regardait doucement Damayanti ; elle se sentait toute attendrie.

« Ne cours plus le monde, dit-elle. Reste auprès de moi. Peut-être un jour ton mari passera par cette