Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/102

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« Profonde, en vérité, est la loi que j’ai établie ; elle est subtile, elle est difficile à comprendre, elle échappe au raisonnement vulgaire. Le monde la raillera ; seuls, quelques sages, peut-être, en pénétreront le sens, et résoudront de s’y soumettre. Si je me mets en route, si je parle à qui ne m’entend pas, je risque la pire défaite. Je resterai ici, Brahmâ ; les hommes sont le jeu de l’ignorance. »

Mais Brahmâ parla encore :

« Tu as atteint la sagesse sublime, tes rayons ont illuminé l’espace, et tu restes indifférent, ô soleil ! Non, cette conduite est indigne de toi ; ton silence est coupable ; il faut que tu le rompes. Lève-toi ! Bats le tambour, sonne le gong, allume le grand flambeau de la loi ! Que, pluie rafraîchissante, la loi abreuve la terre ; délivre ceux que le mal tourmente, calme ceux que brûle un feu corrupteur ! Toi seul, astre parmi les hommes, toi seul peux supprimer la naissance et la mort. Et, tu le vois, je suis à tes pieds, qui t’implore ; et tous les Dieux t’implorent avec moi ! »

Alors le Bienheureux pensa :

« Dans un étang, parmi les lotus, bleus ou blancs, qui fleurissent, il en est qui restent sous les eaux ; d’autres montent jusqu’à la surface ; d’autres enfin émergent et s’élèvent si haut que