Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/105

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« Que tu es beau, dit-il, que le teint de ton visage est éclatant ! Un fruit mûr est moins brillant que toi, et tu sembles un clair automne. Puis-je te demander, seigneur, qui fut ton maître ?

— Je n’ai pas eu de maître, répondit le Bienheureux. Aucun être n’est pareil à moi ; seul, je suis sage, calme, incorruptible.

— Tu es donc un grand maître ! reprit Oupaka.

— Oui, je suis le seul maître en ce monde, et, parmi les Dieux ni les hommes, je n’ai point de semblable.

— Où vas-tu ? demanda encore Oupaka.

— J’irai à Bénarès, dit le Bienheureux, et là j’allumerai la lumière qui éclairera le monde, la lumière qui éblouira les yeux même des aveugles. J’irai à Bénarès, et là je battrai le tambour qui éveillera les êtres, le tambour qui frappera les oreilles même des sourds. J’irai à Bénarès, et là j’enseignerai la loi. »

Il continua sa route, et il arriva sur le bord de la Gangâ. La rivière était très haute, et le Bienheureux chercha un batelier qui le passât. Il en vit un et lui dit :

« Veux-tu, ami, me faire traverser la rivière ?

— Je veux bien, répondit le batelier ; mais donne-moi d’abord le prix du passage.

— Je n’ai pas de quoi payer, » reprit le Bienheureux.