Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/15

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l’air est brillant de la poussière des fleurs. Je veux aller par les jardins.

— Mais, ô reine, répondit Çouddhodana, ne crains-tu pas les fatigues de la promenade ?

— L’être pur que je porte en moi doit naître parmi la pureté des fleurs nouvelles. J’irai, ô maître, j’irai dans les jardins fleuris. »

Le roi ne résista pas au désir de Mâyâ, et il dit à ses serviteurs :

« Courez dans les jardins, et parez-les d’argent et d’or. Attachez aux arbres des voiles précieux. Que tout soit en fête pour le passage de la reine. »

Puis il se retourna vers Mâyâ :

« Pare-toi aujourd’hui de tes plus riches parures, ô Maya. Monte dans une litière éclatante, que porteront les plus belles de tes femmes. Que tes servantes vêtent des robes parfumées ; qu’elles aient des colliers de perles et des bracelets de pierreries, qu’elles prennent des luths, des tambours et des flûtes, et que leurs chansons volent si douces que les Dieux mêmes en soient charmés. »

Çouddhodana fut obéi, et, quand la reine arriva au seuil du palais, les gardes l’accueillirent de cris joyeux. Des cloches résonnaient gaîment ; les paons ouvraient la splendeur de leur queue ; les cygnes chantaient.

Mâyâ fit arrêter sa litière dans un bois d’arbres fleuris. Elle en descendit, et elle allait tout heu-