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XIII


Le lendemain le Maître parcourut la ville, pour y mendier sa nourriture. Il allait de maison en maison. Il fut bientôt reconnu, et les habitants de Kapilavastou se disaient entre eux :

« Voici vraiment un spectacle étrange. Le prince Siddhârtha, qui, jadis, passait dans les rues sous des habits magnifiques, vêtu maintenant comme le plus humble des moines, s’en va de porte en porte, mendiant son repas ! »

Et l’on se pressait aux fenêtres, l’on montait aux terrasses, et l’on ne pouvait se retenir d’admirer le mendiant.

Une servante de Gopâ, en sortant du palais, demanda de quoi la ville était émue. On le lui apprit. Elle rentra aussitôt et courut à sa maîtresse :

« Ton époux, dit-elle, le prince Siddhârtha, va par la ville, en moine mendiant ! »

Gopâ tressaillit. « Ah, pensa-t-elle, celui qui, autrefois, malgré l’or qui le parait, était brillant de lumière, n’a plus que des habits grossiers ; il n’a pour parure, que l’éclat divin de sa personne. »

Et elle soupira : « Comme il doit être beau ! »

Elle monta sur la terrasse du palais. Parmi un peuple nombreux, le Maître approchait. Il répan-