Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/185

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Te voici dans le ciel d’Indra, dit le Bienheureux. Ouvre tes yeux aveuglés. »

Nanda aperçut, dans une prairie d’émeraude, une maison d’argent lucide. Au seuil, souriait une Apsaras, plus belle encore que Soundarikâ. Nanda fut pris d’un désir fou, et il courut à elle ; mais elle l’arrêta d’un geste brusque :

« Sois chaste sur terre, lui dit-elle, observe ton vœu, Nanda ; et, après ta mort, tu renaîtras ici, et je te recevrai dans mes bras. »

L’Apsaras disparut. Nanda, avec le Maître, redescendit sur terre.

Il avait oublié Soundarikâ ; c’était à l’Apsaras, entrevue dans les jardins du ciel, qu’il songeait maintenant, et, pour l’amour d’elle, il s’était résolu à demeurer chaste toute sa vie.

Cependant, les moines le regardaient d’un assez mauvais œil. On ne lui parlait pas ; souvent, quand on le rencontrait, on avait pour lui des sourires de mépris. Il devint triste ; il pensait : « Il semble qu’on m’en veuille : pourquoi ? » Et, un jour, il retint Ananda, qui passait, et lui demanda :

« Pourquoi les moines me fuient-ils ? Pourquoi ne me parles-tu plus, Ananda ? Jadis, pourtant, à Kapilavastou, nous n’étions pas unis par la seule parenté ; nous étions des amis. Je veux savoir ce qui te chagrine en moi.