Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/19

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j’ai entendu une voix divine qui disait : « Un fils est né au roi des Çâkyas, un fils qui aura la vraie science. » J’ai entendu la parole, et je suis venu, et je verrai maintenant la lumière des Çâkyas. »

Le roi, chancelant de joie, alla chercher l’enfant. Il le prit au sein de la nourrice, et il le fit voir au vieillard Asita.

L’ascète s’aperçu que le fils du roi avait les marques de la toute-puissance. Il le considéra longuement, et il eut des larmes dans les cils. Il soupir, et il leva les yeux vers le ciel.

Le roi vit qu’Asita pleurait, et il se mit à trembler pour son fils ; Il interrogea le vieillard.

« Tu dis, ô vieillard, que, par le corps de mon fils diffère à peine d’un Dieu. Tu dis que sa naissance est merveilleuse, tu proclames qu’il aura, dans l’avenir, une gloire suprême : et pourtant tu le regardes avec des yeux pleins de larmes. Sa vie serait-elle fragile ? Serait-il né pour mon chagrin ? Ce rameau de ma race doit-il se dessécher avant que les fleurs s’y soient épanouis ? Parle, ô saint vieillard, parle vite : tu sais quelle affection les pères ont pour leurs fils.

— Ne t’afflige pas, ô roi, répondit le vieillard. Ce que j’ai dit n’est point douteux : cet enfant aura la vraie gloire. Si je pleure, c’est sur moi. Voici venir pour moi le temps de m’en aller, et