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VIII


Il alla, un jour, revoir le pays de Râjagriha.

Un brahmane, nommé Bhâradvâja, s’était établi aux champs, non loin de la ville. On était au temps de la moisson, et le brahmane, avec ses serviteurs, célébrait une fête paisible. On riait et l’on chantait. Le Maître passa, il tendait son vase à aumônes ; certains le reconnaissaient, ils le saluaient, et ils lui faisaient des dons affectueux. Bhâradvâja en fut mécontent ; il vint à lui, et, d’une voix assez rude, il lui dit :

« Ne reste pas parmi nous, moine ; ta vie n’est pas d’un bon exemple. Nous travaillons, nous ; nos yeux actifs observent les saisons ; au jour voulu, mes serviteurs labourent, au jour voulu, ils sèment ; je laboure et je sème avec eux ; et l’heure vient où nous récoltons le fruit de nos travaux. Nous nous donnons, nous-mêmes, notre nourriture, et, quand nous l’avons engrangée, nous nous reposons à bon droit et nous nous réjouissons. Toi, tu cours les rues et les routes, et la seule peine que tu daignes prendre est de présenter un vase à ceux que tu rencontres. Mieux vaudrait pour toi travailler, mieux vaudrait labourer et semer. »

Le Maître répondit en souriant :