Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/224

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toutes grises ; son dos se voûte : la châtiant comme les filles de Mâra, quand elles avaient voulu le tenter, le Bienheureux a fait de la belle danseuse une vieille à la peau racornie.

Elle soupire :

« Maître, je comprends quelle fut mon erreur ! J’étais vaine d’une beauté passagère. Ta leçon fut un peu rude, mais je sens qu’un jour viendra où je serai heureuse de l’avoir reçue. Souffre qu’on m’enseigne les saintes vérités, et que, bientôt, je sois à jamais délivrée d’un corps qui, même quand il charmait les yeux des hommes, n’était qu’un cadavre nauséabond. »

Le Maître accueillit la prière de Kouvalayâ, qui devint une des plus ferventes parmi les fidèles du Bouddha.




IX


Dans la ville d’Atavî régnait un roi qui aimait beaucoup la chasse. Un jour, il aperçut un cerf d’une grandeur merveilleuse ; il voulut l’atteindre et se mit à le poursuivre. Mais le cerf était très agile, et le roi fut entraîné loin des chasseurs, ses compagnons. Enfin, il perdit de vue la proie qui le fuyait, et, las, découragé, il se laissa tomber au pied d’un arbre et s’endormit.

Or, un Dieu méchant, nommé Alavaka, vivait