Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/239

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enfance, d’avoir un ulcère au doigt ; il souffrait, il gémissait ; il n’y avait point d’onguent qui le guérit ; Vimbasâra mit le doigt à ses lèvres, il suça le pus, et Ajâtaçatrou se reprit à rire et à jouer. Ah, petit enfant, aime bien ton père, et ne le punis pas par ta cruauté d’avoir été cruel envers Vimbasâra. »

Ajâtaçatrou pleura en entendant Vaidehî. Le remords l’accablait. La nuit, il croyait voir son père, les jambes sanglantes ; il l’entendait gémir, et il avait des larmes amères. Il eut une fièvre ardente, et l’on appela près de lui le médecin Jîvaka.

Je ne puis rien pour te guérir, dit Jîvaka. Ton corps n’est pas malade. Va trouver le Maître parfait, le Bienheureux, le Bouddha ; lui seul trouvera la parole consolatrice qui te rendra la santé. »

Ajâtaçatrou écouta le conseil de Jîvaka. Il alla trouver le Bienheureux, il lui avoua ses fautes et ses crimes, et il retrouva le calme.

« Ton père, lui dit le Bouddha, est allé renaître parmi les plus puissants des Dieux ; il voit ton repentir et tu es pardonné. Tu m’entendras, roi Ajâtaçatrou, tu connaîtras la loi, et tu ne souffriras plus. »

Ajâtaçatrou fit publier dans tout le royaume qu’il n’y supporterait point la présence de Devadatta : s’il demandait asile dans quelque maison,