Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/257

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Le Maître dit au pieux Ananda :

« Vois : nous ne sommes pas dans la saison des fleurs, et ces arbres pourtant se sont couverts de fleurs, et sur moi pleuvent les fleurs pures. Écoute l’air : il est joyeux des chants qu’au ciel chantent les Dieux heureux en l’honneur du Bouddha. Mais au Bouddha revient un honneur plus durable : moines, nonnes, croyants, croyantes, tous ceux qui voient la Vérité, tous ceux qui vivent dans la loi, tous ceux-là font l’honneur suprême du Bouddha. Il faut donc, Ananda, vivre ; selon la loi, et, jusque dans les moindres actes de la vie, suivre le pur chemin des saintes vérités. »

Ananda pleurait : il voulut cacher ses larmes, il s’éloigna.

« Ah, pensait-il, que de fautes ne me sont pas remises ! Que de fautes je suis prêt à commettre encore ! Je suis loin du but sacré et celui qui avait pitié de moi, le Maître, va entrer dans le nirvâna. »

Mais le Maître le rappela et lui dit :

« Ne va pas gémir, Ananda, ne va pas te désespérer. Souviens-toi de mes paroles : il n’est rien de ce qui charme, il n’est rien de ce qu’on aime dont il ne faille un jour se séparer. Comment ce qui est né ne serait-il pas périssable ? Comment ce qui est né ne serait-il pas