Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/48

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voulait que fût conduit son fils. Là, sur l’ordre de Çouddhodana, le fils du prêtre domestique, Oudâyin, qui était, depuis l’enfance, l’ami de Siddhârtha, avait réuni de belles jeunes femmes, expertes en l’art du chant et en l’art de la danse, expertes aussi à tous les jeux de l’amour.



X


Le char entra dans le bois dont les jeunes arbres étaient tout fleuris. Des oiseaux enivrés d’air et de lumière y voletaient avec joie, et des lotus y buvaient l’heureuse fraîcheur des étangs. Le bois était plein d’amoureux sourires.

Siddhârtha allait contre son gré, tel un solitaire aux vœux jeunes encore, qui craindrait les tentations, et qu’on pousserait dans les palais divins où dansent les belles Apsaras. Curieuses, les femmes se levèrent et vinrent au-devant du prince comme au-devant d’un fiancé. L’admiration épanouissait leurs yeux, et elles tendaient vers lui des mains pareilles à des fleurs. Toutes pensaient : « C’est Kâma lui-même qui est descendu sur la terre. » Mais nulle ne parlait, nulle n’osait sourire, tant il les dominait de sa majesté.

Oudâyin appela les plus hardies et les plus belles, et il leur dit :