Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/62

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les racines sauvages ? Ah, je savais ta cruelle résolution. Je ne devais pas aller chercher Kanthaka ; mais une force surnaturelle m’a poussé, m’a trompé, et je t’ai amené le cheval. Maître de moi, comment aurais-je commis une pareille action ? Dans Kapilavastou, j’ai fait entrer la douleur. Ton père te chérit, ne l’abandonne pas, ô prince ! Et Mahâprajâpatî ! Que n’a-t-elle pas fait pour toi ! Elle est ta seconde mère : n’agis pas en ingrat ! N’as-tu pas encore une femme qui t’aime ? Ne délaisse pas la fidèle Gopâ ! Et avec elle, élève ton fils, qui, un jour, sera ta gloire. »

Il sanglotait amèrement. Le héros se taisait. Chanda reprit :

« Tu vas quitter à jamais les tiens ! Ah, si tu veux les affliger d’une si triste nouvelle, que je n’en sois pas, du moins, le messager ! Que me dirait le roi, en me voyant revenir sans toi ? Que me dirait ta mère ? Que me dirait Gopâ ? Et, quand je serai devant ton père, tu me conseilles de te refuser tout mérite, toute vertu ! Comment le ferais-je, seigneur ? Je ne sais pas mentir. Et puis, si je me décidais au mensonge, qui me croirait ? À qui ferait-on croire que la lune a des rayons brûlants ? »

Il saisit la main du héros.

« Ne nous abandonne pas ! Reviens, oh, reviens ! »