et les jeunes filles ne furent plus que des vieilles décrépites.
Désolées, elles revinrent près de leur père.
« Père, s’écria Rati, vois ce qu’il a fait de notre jeunesse et de notre beauté.
— Certes, dit Trishna, l’amour ne le blessera jamais, lui que n’a pas touché notre grâce.
— Ah, soupira Arati, comme il nous a cruellement punies.
— Père, implorait Trishnâ, guéris-nous de cette vieillesse subite.
— Rends-nous notre jeunesse, criait Rati.
— Rends-nous notre beauté, criait Arati.
— Pauvres filles, répondit Mâra, je vous regarde avec douleur. Oui, il a vaincu l’amour ; il est hors de mon empire, et je suis triste. Vous me suppliez de vous rendre la jeunesse et la beauté ! Le puis-je ? Seul, le Bouddha peut détruire ce qu’a fait le Bouddha. Retournez vers lui ; avouez que vous fûtes coupables ; dites que vous vous repentez, et peut-être vous rendra-t-il les charmes d’autrefois. »
Elles implorèrent le Bouddha.
« Bienheureux, disaient-elles, pardonne-nous notre faute. Nos yeux étaient fermés à la lumière, nous étions folles. Pardonne-nous !
— Oui, vous étiez folles, répondit le Bienheureux ; vous vouliez creuser la montagne avec les