Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/170

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Déjà nous éloignent de nos lieux d’habitation et de nos tombes la nécessité économique, la haine et la pression politique. Déjà, présentement, les Juifs passent à chaque instant d’un pays dans l’autre. Il se produit même un fort mouvement d’émigration par delà l’Océan, jusqu’aux États-Unis — où, non plus, l’on ne nous aime pas. Où nous aimera-t-on, aussi longtemps que nous n’aurons pas de patrie qui nous soit propre ?

Mais nous voulons donner aux Juifs une patrie. Non pas en les arrachant violemment de leur sol. Non, mais en les enlevant prudemment avec toutes leurs racines et en les transplantant dans un sol meilleur. Car, si nous voulons, dans la vie politique et économique, créer des conditions nouvelles, nous entendons, par contre, dans la vie du sentiment, conserver religieusement tout un passé auquel nous sommes si profondément attachés. Je ne veux donner à ce sujet que peu d’indica-