Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par laquelle il faut se représenter l’ensemble des citoyens comme le dominus negotiorum, et le gouvernement comme le gestor.

L’admirable sentiment du droit qu’avaient les Romains a créé dans la negotiorum gestio un noble chef-d’œuvre. Si le bien d’une personne empêchée est en danger, chacun a le droit d’intervenir pour le sauver. C’est le gestor, celui qui prend en main les affaires d’autrui. Il n’a pas mandat à cet effet, tout au moins il n’a pas mandat humain. Son mandat lui a été donné par une nécessité supérieure. Cette nécessité supérieure peut, pour l’État, être formulée de diverses façons, et elle est aussi formulée différemment aux divers degrés de civilisation, suivant l’entendement général de chacun. La gestio est dirigée en vue du bien du dominus, c’est-à-dire le peuple, auquel appartient naturellement aussi le gestor lui-même. Le gestor administre un bien dont il est le copropriétaire. Dans les conditions de