Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/21

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Fils unique de parents aisés qui jamais ne le contrarièrent dans le moindre de ses goûts, vivant de la vie élégante et facile qui était alors celle de la capitale autrichienne, d’une séduction physique et morale telle qu’elle ne laissait indifférents ni les hommes les plus fiers, ni les femmes les moins sensibles, Herzl avait adopté sans effort la philosophie courante de son époque. Il écrivit des poésies où l’influence de Musset était relevée par celle de Heine, des feuilletons ou beaucoup de scepticisme se mêlait à une sentimentalité à fleur d’âme, des pièces de théâtre, où « l’esprit parisien » se combinait agréablement avec la « gemüthlichkeit » viennoise. Son rêve le plus audacieux se haussait jusqu’à celui de devenir l’amuseur public et grassement rétribué de cette insouciante bourgeoisie d’avant-guerre qui faisait la loi dans les capitales occidentales. Il n’avait