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série des commentateurs.

Le plus ancien commentateur que l’on connaisse est donc Hérophile, qui fut disciple de Praxagore, et qui fleurit à Alexandrie vers l’an 300 avant J.-C. Il avait travaillé sur le Pronostic d’Hippocrate ; Galien dit qu’il s’était contenté d’expliquer seulement les mots sans entrer dans les explications médicales[1]. Étienne[2] nous a conservé une de ses explications : « Hérophile, dit-il, prétendait que la prognose et la prédiction sont deux choses différentes ; que la prognose est le jugement que le médecin porte sans l’énoncer, et la prédiction, ce jugement lui-même énoncé. » Étienne trouve cette distinction ridicule ; elle prouve qu’en effet Hérophile s’était surtout occupé du sens précis des mots. Cependant il y avait sans doute joint quelques autres explications ; car Cælius Aurélianus, citant son Commentaire[3], rapporte qu’Hérophile, examinant le passage où Hippocrate parle des vers qui sont rendus dans les selles, dit qu’il importe peu que ces animaux soient évacués morts ou vivants. On voit par d’autres témoignages que fournit Galien, qu’Hérophile avait en effet soumis le Traité du pronostic à un examen critique. Galien promet d’examiner les objections que le médecin d’Alexandrie avait opposées à cet écrit[4], et un peu plus loin il ajoute que ces objections sont mauvaises[5].

Hérophile avait-il publié d’autres travaux sur les écrits hippocratiques ? Là-dessus on n’a que des témoignages incertains

  1. Γλώττας ἐξηγήσαιτο μόνας ὥσπερ ὁ Ἡρόφιλος. Gal. Gloss. p. 404, Éd. Franz.
  2. Comment., sur le Pronostic d’Hippocrate, pag. 61, Éd. Dictz.
  3. Chr. Liv. IV, c. VIII.
  4. Tom. V, p. 120, Éd. Basil.
  5. Tom. V, p. 120, Éd. Basil.