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introduction.

manuscrits de Paris représentent l’arrangement antérieur à Dioscoride ; mais les imprimés prouvent ou qu’il nous est arrivé une copie de l’édition de ce médecin, ou que nos éditeurs ont suivi son conseil. Il avait eu soin de mettre des titres aux différentes sections des écrits hippocratiques. Ainsi dans l’endroit du Troisième livre des épidémies qui commence par ces mots : année chaude, pluvieuse, Dioscoride avait mis en titre : Constitution chaude et humide. Les autres exemplaires n’avaient rien de semblable, cependant quelques-uns avaient : Constitution, κατάστασις[1]. Dioscoride se prétendait plus grammairien que les autres éditeurs[2], et il avait marqué d’un signe (ὀβελός) certains passages, comme Aristarque faisait pour les vers d’Homère qu’il suspectait[3]. C’est sans doute à cause de cette prétention qu’il avait changé plusieurs mots usités en d’autres anciens et inusités, sans rien changer au sens, et seulement pour substituer des archaïsmes aux locutions vulgaires[4]. Il paraît cependant, d’après un passage de Galien, que Dioscoride respectait assez son texte pour mettre à côté de la nouvelle leçon qu’il adoptait, l’ancienne qu’il rejetait[5]. Ce soin faisait ressembler son édition aux nôtres, dans lesquelles nous notons les variantes des manuscrits. Dioscoride faisant une correction, et ajoutant qu’il n’avait trouvé que dans deux exemplaires la leçon regardée comme l’ancienne, Galien dit que, pour lui, ayant parcouru les bibliothèques publiques et privées, il n’avait

  1. Galien, t. v, p. 418, Éd. Basil.
  2. Galien, t. v, p. 463, Éd. Basil.
  3. Galien, t. v, p. 17, Éd. Basil.
  4. Galien, Glossaire, p. 438, Éd. Franz.
  5. Ἀλλ’ ὁ μὲν Διοσκορίδης δευτέραν γραφὴν, ὡς εἴωθε, προσέθηκεν. Gal. t. v, p. 489, Éd. Basil.