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introduction.

grossière. La matière morbifique descend de la tête et se jette sur les diverses parties ; elle voyage d’un lieu dans un autre ; et, sans s’inquiéter des voies de communication, on la fait se promener de tous les côtés. C’est la théorie la plus naturelle, c’est celle du peuple. Deux traités y appartiennent, celui des Lieux dans l'homme, qui contient, en outre, des traces de l’hypothèse des quatre qualités élémentaires, et qui est en conséquence postérieur à Aristote et le traité des Glandes, qui représente le cerveau comme un organe glanduleux fournissant aux parties inférieures les fluides de sept catarrhes. Ceci est, selon M. Link, d’une plus ancienne théorie. Or les critiques, dans l’antiquité, ont regardé unanimement le traité des Glandes comme étant postérieur à Hippocrate.

« Sous ces six divisions ou théories, dit M. Link, se rangent les plus grands, les plus importants écrits hippocratiques, la plupart reconnus comme authentiques. Nous avons là une collection d’écrits composés avant le temps où les sciences, et entr’autres la médecine, fleurirent à Alexandrie, et décorés du nom d’Hippocrate. Les doctrines et le style y sont différents, de sorte qu’ils ont au moins six auteurs, parmi lesquels on peut choisir celui à qui on voudra accorder ce nom. Il y a encore, dans la Collection hippocratique, plusieurs autres écrits qui ne rentrent pas dans une de ces six divisions, mais ils sont parmi les moins importants, et il n’en est aucun sur l’authenticité duquel on n’ait déjà élevé de grands doutes. »

J’ai donné avec détail l’opinion que M. Link s’est formée sur les livres hippocratiques ; d’abord parce qu’il a envisagé son sujet sous un nouveau point de vue, et qu’il a cherché à se créer d’autres bases de critique que celles que ses devanciers avaient admises ensuite parce que son Mémoire est