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introduction.

qu’elles ont leur origine dans le cœur[1]. » Et ailleurs : « Le pouls n’a aucun rapport avec la respiration ; qu’elle soit fréquente, égale, forte ou douce, il n’en reste pas moins le même. Mais il devient irrégulier et tendu dans certaines affections corporelles, et dans les craintes, les espérances et les angoisses[2]. »

Démocrite a connu aussi le pouls, et il l’appelait palpitation des veines[3].

Ainsi en-dehors d’Hippocrate et jusqu’à une époque même plus ancienne que lui, nous trouvons la mention du pouls, mais non la théorie de la sphygmologie.

Quelques critiques modernes ont encore prétendu que le mot muscle (μῦς) était d’un emploi postérieur à Hippocrate, qu’anciennement on se servait du mot chair, et que ce sont les anatomistes alexandrins qui, les premiers, ont distingué des chairs les muscles. Si cette règle de critique était admise, elle reporterait à une date bien postérieure un grand nombre d’écrits de la Collection hippocratique. En effet, le mot muscle se trouve : dans le 4e livre des Épidémies, page 333, Éd. Frob. ; dans le traité de l’Art, page 3 ; dans le traité du Cœur, page 55 ; dans l’opuscule des Veines, page 61, 62 ; dans le traité du Régime, livre II, page 94, pour signifier la chair musculaire des animaux que l’on mange ; dans le traité de l’Aliment, pages 110 et 111 ; dans le 1er livre des Maladies, page 129, où il est parlé des têtes des muscles (τῶν μυῶν κεφαλάς) ; dans le traité des Affections internes, page 195, où l’auteur parle des muscles des lombes ; dans les traités des Fractures, des Articulations, de

  1. De Respir., c. 20.
  2. De Spiritu, c. 4.
  3. Φλεβοπαλίαν, Érot., Gloss., p. 382, Éd. Franz.