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introduction.

ville en ville exercer leur art. C’est encore un trait qui n’est pas en désaccord avec l’époque d’Hippocrate. En un mot, le Serment me paraît entraîner avec lui la Loi, et, sans avoir la certitude absolue que cette dernière pièce appartienne à Hippocrate, on peut l’attribuer à son époque et à son école.


Je viens de passer en revue tous les écrits que je regarde comme étant d’Hippocrate lui-même ; et j’ai exposé les motifs qui m’ont déterminé. Maintenant, si ces motifs sont fondés, si je n’ai pas erré dans mes déterminations, il doit se manifester, entre tous ces écrits que je suppose provenus d’une même tête et d’une même main, des rapports qui achèvent de démontrer la communauté d’origine, et dont l’absence serait une objection contre la critique. Or, remarquez combien tous ces écrits ont entre eux de liaisons étroites. Le livre de l’Ancienne médecine a des passages entiers qui se trouvent reproduits dans le traité du Régime des maladies aiguës ; ce traité, à son tour, contient, contre les médecins cnidiens, une polémique où Hippocrate leur reproche leur soin de compter et de nommer les maladies ; et dans le Pronostic il dit expressément qu’il n’a pas voulu nommer les maladies, attendu que cela est inutile pour l’intelligence des symptômes généraux. Les observations particulières des Épidémies sont tracées dans le même esprit, les maladies sont rarement dénommées, et tout est rapporté à la seule description des symptômes généraux. Le même livre du Pronostic déclare que les principes médicaux qui viennent d’être exposés sont valables pour la Scythie, la Lybie et Délos ; et, dans le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, l’auteur expose les conditions des habitants de la Scythie, de la Lybie et des Grecs tant européens qu’asiatiques. Les Aphorismes