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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

forment un lien entre tous ces livres et les traités chirurgicaux ; de sorte que l’on a véritablement, dans cet ensemble d’écrits, un ensemble de doctrine où l’on reconnaît partout la trace visible d’une même pensée et d’une même main. Si nous demandons aux plus anciens témoignages quel est cet auteur, Platon, Ctésias, Dioclès, Hérophile nous indiquent Hippocrate. Les mentions qu’ils font de son nom, se complètent et se confirment l’une par l’autre ; et, tandis que l’on voit, dans la Collection hippocratique, un certain nombre de livres marqués d’un même caractère et liés par d’incontestables rapports, on voit, dans l’histoire, un médecin cité par des écrivains célèbres qui ont vécu ou avec lui ou peu après lui : citations que l’on rapporte à quelques-uns de ces ouvrages qu’une tradition de vingt-deux siècles nous a transmis. Ainsi, malgré un si long intervalle de temps, malgré les nuages qui toujours s’amoncellent sur le passé, on discerne visiblement la grande figure d’Hippocrate, on aperçoit la trace de ses travaux, on peut poser le doigt sur ce qui a été son œuvre. Ici, la critique touche de toute part à des réalités ; et c’est dans la concordance des témoignages intrinsèques et des témoignages extrinsèques, des livres et des citations, qu’elle trouve sa plus grande sûreté.

DEUXIÈME CLASSE.

La série des écrits qui manifestement n’appartiennent pas à Hippocrate, est naturellement ouverte par ceux qui sont dus à Polybe, son gendre. Le traité de la Nature de l'homme, et peut-être celui du Régime des gens en santé, sont de ce médecin.

De la nature de l’homme[1]. Aristote (Histoire des

  1. Περὶ φύσιος ἀνθρώπου.