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des plus anciens témoignages.

d’évidentes réminiscences des Aphorismes. Il est dit à la fin de la ve section que l’invasion de la fièvre quarte fait cesser les maladies convulsives : il est dit dans la vie sect., aph. 17, que, pour un malade atteint d’ophthalmie, il est bon d’être pris de diarrhée ; il est dit dans la viie sect., aph. 11, qu’il est fâcheux que la péripneumonie succède à la pleurésie, proposition qu’Érasistrate paraît avoir retournée. La dernière proposition, relative au délire fébrile et à la somnolence fébrile, ne se trouve pas dans les œuvres hippocratiques ; mais le rapprochement des deux premières est décisif ; et Érasistrate les a empruntées aux livres d’Hippocrate. Cela confirme ce que pouvait laisser de vague la manière dont Galien s’exprime, et il est important de savoir qu’Hérophile et Érasistrate, placés au début même des travaux de l’école d’Alexandrie, ont eu connaissance d’une portion au moins de ce qui compose aujourd’hui la Collection hippocratique.

L’avant-dernier de ceux qu’il m’importe de rappeler ici est Xénophon de Cos, qui, comme nous l’apprend Cælius Aurelianus[1], fut défenseur de la méthode de Chrysippe, lequel serrait les membres par une ligature, dans l’hémoptysie. La seule trace que j’ai trouvée de son témoignage est dans une glose inédite du manuscrit 2255 de la Bibliothèque Royale. Il s’agit de l’explication du mot θεῖον, du divin dans les maladies, expression qui se trouve dans le Pronostic et qui a beaucoup exercé la sagacité des commentateurs, tant anciens que modernes. Après avoir dit que Bacchius, Callimaque, Philinus et Héraclide de Tarente avaient regardé les maladies pestilentielles comme divines, parce que la peste semble venir de la divinité, cette glose ajoute : « Xénophon, de la famille de Praxagore, prétend que le genre des jours

  1. Acut., 1. 2, c. 23.