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UN VIEUX BOUGRE

que de coutume, à ce qu’il semblait, sous la poussée des imprécations et des blasphèmes.

Loriot-Moquin entra dans une de ces colères qui lui valaient l’estime craintive de ses ennemis politiques et le désignaient aux libéralités du candidat le plus sagace. Il accabla Mme  Loriot-Moquin d’injures, de sarcasmes, et lui-même n’oserait jurer quelle ne fut pas un peu battue à cette occasion ; car un galant homme, aux champs et à la ville, ne jure pas en vain. Elle pleurait, confessant ses torts dans les propres termes qu’elle avait employés avec succès en plein air, devant ses concitoyennes :

— J’comprends pas qu’j’aye pu m’taire… Avec ta poigne, Loriot, t’aurait nettoyé l’pays de c’te calamité…

— Avec ma poigne, que tu dis !… Ah ! ma poigne… tu vas voir… c’qu’ell’pèse !…

S’étant exprimé avec cette précision, Loriot-Moquin devait réaliser sa promesse. Il lui répugna d’exercer sa force contre une épouse effleurée d’un premier mouvement plus rapide que la pensée, et repentante en son âme. Il