Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
UN VIEUX BOUGRE

lâches, et prête à se venger, belle de fureur, elle empoigna une bouteille.

Cet exemple fouetta la volonté de Gaspard. Un long cri rauque s’échappa de sa gorge, et, bondissant, maître de sa force recouvrée, il fut tout à coup devant Loriot-Moquin qui leva son marteau pour se défendre.

Parce que nous ignorons toujours si nous achèverons le geste commencé, le plus rapide lui-même, Gaspard s’affaissa contre son adversaire ; et, tandis qu’on s’empressait pour le soutenir, dominant le brouhaha où la voix perçante des femmes en appelait à Dieu, Loriot-Moquin s’assurait du témoignage des hommes :

— Vous voyez tous !… J’ l’ai pas touché !…

Et il brandissait son marteau, n’osant abaisser encore son bras, afin qu’ils ne lui attribuassent point la responsabilité du coup invisible qui venait d’étendre le grand Gaspard.