Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1746).djvu/461

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lui laissoient nécessairement quelque loisir. Ces heures de délassement, qu’il seroit permis à ceux qui sont chargés de grands travaux, de donner à des amusemens frivoles, il les donnoit aux Lettres : un nombre choisi dans les trois Academies s’assembloit chés lui, un jour marqué de chaque semaine : son amitié me fit l’honneur de m’y admettre, & me donna la confiance de m’y trouver.

Quel plaisir n’eus-je pas dans cette Societé, & quel fruit n’aurois-je pas dû en retirer ! On ne vit pas plus d’esprit, mais sûrement, il y eut moins de goût & de connoissances, dans ces Banquets fameux dont l’Antiquité nous a conservé la mémoire.

Le besoin de l’État vint troubler notre bonheur, & retrancher d’une vie déja si remplie, quelques momens qui lui restoient. La situation des affaires demanda M. D’Argenson dans le Ministere de tous le plus important : il ne vêcut plus que pour son Maître. Le Roi le plus sage & le plus hereux que la France ait eu, devoit avoir un tel Ministre.