Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 117 —

rousse sur les provinces échues à son neveu. Il l’obtint bientôt d’Henri, fils de l’empereur, et qui, trois ans auparavant, avait battu Humbert III à Avigliana.

Une autre négociation importante de cette régence fut le règlement des difficultés qui s’étaient élevées entre l’évêque d’Aoste et le comte de Savoie. En 1191, Thomas Ier se rend lui-même à Aoste avec son tuteur ; un arrangement est conclu avec l’évêque, et, quelque temps après, le jeune comte, devenu majeur, accorde une charte d’affranchissement à la ville.

De là, il descendit dans les plaines du Piémont et travailla à récupérer les droits de ses ancôtres, compromis surtout pendant le régne précédent. Durant de longues années, il prit part aux guerres incessantes que se livraient tant de petites souverainetés couvrant le sol d’un réseau de droits inextricable, et, par là même, d’un exercice presque impossible sans heurter les droits du seigneur voisin.

Petit-fils du fondateur d’Hautecombe et fils d’un prince qui avait tant affectionné ce monastère, il ne s’écarta point de leurs exemples. Le 23 novembre 1203, étant à Chambéry, dans la maison de l’hôpital qui lui appartenait, en présence de Nicolas, prieur d’Aiguebelle, et de plusieurs seigneurs, il donne aux religieux d’Hautecombe le pouvoir de transporter, acheter et vendre, dans toutes ses possessions, ce qui est nécessaire à leur usage, sans être soumis aux droits de péage, d’éminage, de vente, de lod, ni à toute autre redevance : il les autorise à acquérir des fiefs dépendant de lui, en maintenant les usages de ces fiefs, et confirme par avance ces acquisitions ; il approuve toutes les investitures faites par lui on les siens en faveur de l’abbaye, de quelque manière qu’elles aient été faites : enfin, il ordonne à ses officiers de ne rien exiger des hommes du