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roi, qu’il excita la jalousie des grands du royaume et ne put, malgré le désir du souverain, être élu évêque de Winton.

De retour en France, il prit le commandement des troupes envoyées par les comtes de Toulouse et de Provence à l’empereur Frédéric II, guerroyant contre la ligue lombarde (1238). Nommé plus tard légat du Saint-Siège en France, il fut pourvu, par Grégoire IX, de l’évêché de Liège, dont il fut mis en possession par Conrad de Hochsteden, archevêque de Cologne, le même qui, pendant l’année 1248, jeta les fondements de cet immense monument religieux qui fait la gloire de l’architecture gothique en Allemagne. A la suite de cette nomination, des difficultés s’étant élevées, Guillaume se rendit à Rome pour demander l’intervenlion du pape. Arrêté par les ennemis de Grégoire IX, il fut empoisonné à Assise, au moment où il allait recevoir le commandement des troupes pontificales pour marcher contre l’empereur, et même, suivant quelques auteurs, le gouvernement du patrimoine de Saint-Pierre (1239)[1].

Il avait hérité de la valeur et de la piété de son père. Aussi, sa libéralité et son grand courage lui ont fait décerner le nom un peu emphatique de Petit Alexandre.

Son corps fut transporté à Hautecombe et y fut enseveli le 5 mai 1239, en présence de différents personnages, entre autres, de son frère Pierre, et de l’abbé Burchard[2].

  1. Mathieu Paris, Hist. major. Anglorum. Cet auteur dit que Guillaume de Savoie fut « maître du roi d’Angleterre, ami du roi de France, oncle de ces deux rois et de ces deux reines,frère du comte de Savoie, allié ou confédéré de plusieurs princes. »
  2. Chron. abb. Altec.
    Du temps de Guichenon, on lisait encore les fragments suivants d’une inscription posée sur sa tombe :