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quelque peu oublié la pauvreté monastique, car le chapitre général de Cîteaux, de l’année 1210, lui ordonna de comparaître devant lui, à sa prochaine réunion, pour se justifier de l’accusation d’avoir causé de trop grandes dépenses à cette dernière abbaye[1].

Le 5 novembre de cette même année, le pape Innocent III écrivit à l’abbé et aux moines d’Hautecombe que, sur les conseils de l’archevêque de Patras, en Achaïe, Gaufred de Villehardouin, seigneur de cette province, leur a concédé de grandes possessions ; et, en leur notifiant cette libéralité, le pape les invite à choisir un certain nombre de religieux pour les mettre à la disposition dudit archevêque[2].

On ignore les résultats de cette invitation. Mais un archevêque de Patras, nommé Anselme, que nous pouvons croire être le même que celui dont nous venons de parler, avait donné au monastère d’Hautecombe 316 marcs d’argent, 47 marcs d’or et 300 perperis[3] déposés dans cette maison. Ces sommes devaient être employées, dans le délai de deux ans, à acheter des biens au monastère. De plus, il lui avait légué 1,008 perperis, que lui devait l’abbaye de Saint-Ange, à condition que ses dettes seraient payées. Ces libéralités furent octroyées par le testament que fit l’archevêque, dans sa résidence de Patras, le mars 1231, en présence de Hubert, prieur ; de Thomas, cellerier ; d’Aymon, d’ Yenne, et de Moras, moines d’Hautecombe[4].

A sa mort, l’abbaye fut, en effet, dépositaire d’un riche mobilier d’argent, d’une somme considérable de perperis,

  1. Martène et Durand, Thesuarus novus anecdotorum, IV, 1309.
  2. Rég. gen., n°521. — Extrait de Baluze, Inocentii Epist.
  3. Perperi : perpres, monnaie valant, au xive, 6 fr. 30 c. de notre monnaie, Cibr., Écon. polit.
  4. Voir Documents, n° 15.