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deux souverainetés, laissant dans celle qu’il quittait des hommes dévoués qui le garantissaient de toute crainte pendant son absence.

Vers 1250, étant en Chablais, il reçut de l’abbé de Saint-Maurice, en reconnaissance des bienfaits de sa famille envers ce monastère, l’anneau de saint Maurice, à condition qu’il appartiendrait toujours au chef de la Maison de Savoie. Cette relique était autrefois le symbole de l’investiture du royaume de Bourgogne. Sigismond, roi des Burgondes, avait fondé, près d’Agaume, dans l’endroit présumé du supplice de la légion thébaine, un monastère où ses successeurs prirent l’investiture de leur royauté, par la tradition de la lance et de l’anneau de saint Maurice, l’un des chefs de cette légion. Ainsi firent les princes de la Maison de Savoie depuis qu’ils furent en possession du Valais. Désormais propriétaires de cette insigne relique, ils en scelleront à l’avenir les actes les plus importants de leur gouvernement[1].


    Voir, à ce sujet, Du-Boys, Rivalités du Dauphiné et de la Savoie jusqu’en 1349. (Congrès scientifique de France ; Chambéry, 1853.)
    Guy VII, époux de Béatrix, était le même personnage qui avait contracté mariage avec Cécile de Baux, deuxième femme d’Amédée IV. Ce mariage n’avait point été consommé, et Guy épousa la nièce de celui qui s’allia effectivement avec la princesse que lui, Guy, avait pour ainsi dire répudiée.
    Troublé par des scrupules de conscience, le dauphin consulta le Souverain Pontife, qui chargea l’abbé de Saint-Chaffre, au diocèse du Puy, de faire une enquête sur cette affaire et de la régler (1261). — Inventaire des Arch. des dauphins de Viennois, en 346, publié par M. l’abbé Chevalier, p. 61 et suiv., n° 317 ; Nogent-le-Rotrou, 1871.

  1. C’était un anneau d’or avec un gros saphir ovale sur lequel était gravé un guerrier à cheval. Il fut perdu en 1798.
    Il est aujourd’hui bien entendu que cet anneau n’a pas été porté par saint Maurice de son vivant, mais qu’il a orné la dépouille mortelle de ce saint. Aussi, on le trouve souvent désigné par ces mots : Lanel du