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Treize ans plus tard, l’abbaye acquit des droits de pacage sur la paroisse de Bellecombe. Le 15 des kalendes de septembre (18 août) 1292, Jacques et François du Cengle lui concèdent, moyennant 3 sols genevois de rente annuelle et 100 sols d’introge (droit de mise en possession), la faculté de faire pâturer leur bétail dans la partie de la montagne du Semnoz qui leur appartient, de passer sur le territoire de Glapigny en s’y rendant et par le Cengle en revenant ; plus, le droit de pâturage tout le long du parcours, et celui de s’arrêter une nuit dans chaque trajet. Les dommages que les animaux pourraient causer aux donateurs ou à leurs héritiers seront réglés par l’avis « d’hommes probes. »

L’abbaye possédait encore des droits de pâturage et d’affouage sur d’autres montagnes des Beauges, ainsi qu’il résulte d’une transaction passée entre l’abbé Jean et Pierre, seigneur de Duingt, vers la fin du xiiie siècle.

La seigneurie de Duingt, qui s’étendait sur la rive occidentale du lac d’Annecy, en face de l’abbaye de Talloires, appartenait, au moyen-âge, à la famille de Duingt-Val-d’Isère. De cette famille sortirent Bernoline, mère de saint Bernard de Menthon, et Richard, premier biographe de ce dernier et son successeur dans l’archidiaconat d’Aoste en 1008[1].

En 1219, figure, parmi les otages du comte de Genève,

  1. Devenue la propriété d’une famille d’Antioche, cette seigneurie fut achetée, vers la fin du xve siècle, par Hélène de Luxembourg, épouse de Janus de Savoie, qui avait le comté de Genevois en apanage. Après la mort de cette princesse, elle passa à sa fille Louise, puis à Philippe, duc de Genevois-Nemours, et successivement aux de Monthoux et aux de Sales. J. Philippe, Annecy et ses environs, p. 226.