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de Talloires, Mermet Regnis d’Annecy et Rodet Althod de Duingt[1].

Variés et étendus, s’exerçant, loin du monastère, dans une région montagneuse et élevée qui semble avoir communiqué à ceux qui l’habitent une trop grande idée de leur individualité pour respecter toujours la propriété de leur voisin, ces divers droits étaient souvent violés et amenaient d’interminables procès.

Au pied du versant septentrional du groupe de montagnes de Cherel, se trouvent les communes de Giez et de Saint-Gingoux. Leurs habitants avaient obtenu certaines concessions sur ces montagnes et engagèrent une lutte avec l’abbaye, qui dura pendant tout le xve siècle et qui obligea les religieux à recourir à Rome pour invoquer contre leurs adversaires les armes spirituelles. Nous en donnons le résumé aux Notes additionnelles, n° 4.

À l’autre extrémité du massif des Beauges, les voies de fait sur les gens de l’abbaye suivaient les usurpations de pâturages. L’abbé d’Hautecombe, las de subir ces procédés, veut y mettre ordre. Dans le courant de l’année 1297, il fait citer, devant le juge-mage de Savoie, Jacquemet et Guyonnet, qui dénient les droits du monastère ; en même temps, il s’adresse au comte de Savoie pour qu’il fasse punir ceux qui ont insulté et frappé, sur le mont Margériaz, un frère convers défendant les droits de l’abbaye. Sur cette plainte, le comte donne ordre à son châtelain de Montmélian de sévir contre les auteurs de ces méfaits.

Au mois de janvier de l’année suivante, et le samedi après la Saint-Vincent, le juge de Savoie ordonne au métrai d’Arvey de citer devant lui, à Montmélian, Jacquemet et

  1. Voir Documents, n° 20.