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1302 et le mois d’avril 1303, le châtelain a payé à Jean, de Maurienne, et à Péronnet, de la Chambre, clercs de la comtesse, 73 sols, deniers forts, à l’occasion de ses funérailles[1].

Dans le courant de l’année 1303, fut transporté à Hautecombe le corps de Louis Ier, sire de Vaud, frère cadet d’Amédée V[2]. Né en octobre 1200, il avait été fait prisonnier à 16 ans, pendant la guerre que les Astésans et les Turinais soutenaient contre la plupart des membres de la famille de Savoie réunis. Rendu à la liberté, il alla en France, où il signa un traité d’alliance contre la famille de Rossillon, avec Aynard de Poitiers, à condition que son allié lui ferait épouser Jeainne de Montfort, comtesse de Forêts, union qui se réalisa ; et, aujourd’hui, un cénotaphe de la basilique (d’Hautecombe rappelle leur double souvenir. L’année suivante, il accompagna Louis IX en Afrique, assista au siège de Tunis et, plus tard, nous le trouvons, à Saint-Denis, aux funérailles du saint roi.

Lorsque mourut son oncle Philippe, le comté de Savoie passa à son frère, Amédée V. Il en obtint, pour son apanage, les possessions de sa famille dans le pays de Vaud et dans ses environs. Ainsi fut formé le fief ou la seigneurie de Vaud, qui ne fit retour au comté de Savoie qu’en 1359.

Après quelques années de résidence dans ses États, où il eut à régler des différends avec le comte de Bourgogne et l’évêque de Lausanne, reprenant sa vie aventureuse, il s’attacha à la personne de Charles II, roi de Naples et de Sicile, guerroya avec lui dans ce royaume et termina ses jours à Naples, en janvier 1302. Son corps, déposé dans

  1. Archives de la Chambre des Comptes de Turin.
  2. Cibrario, Altac.