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située au delà du Rhône, du côté du château de Bechivelleyn[1], et l’hôpital, soit xenodochium, qu’il a déjà fait construire, et tous les biens et droits quelconques dépendant de cette maladrerie.

Les nombreuses clauses qui accompagnent cette libéralité ont été consenties, et leur exécution a été promise, la main sur les saints évangiles, par le donateur et par son épouse Mathias, par Jean de Burgond, moine et représentant de l’abbaye d’Hautecombe. On y lit :

1° Que le donateur sera enseveli dans un tombeau qu’il a fait construire dans la chapelle de ladite léproserie ;

2° Qu’à cette chapelle, deux ou, tout au moins, un religieux d’Hautecombe seront constamment attachés, pour célébrer les offices divins à l’autel de la Sainte-Croix du bienheureux Lazare[2] pour le salut de l’âme du donateur, de ses ancêtres et de ses bienfaiteurs ; et si ces religieux ne pouvaient pas y dire la sainte messe tous les jours, il y sera suppléé dans le monastère d’Hautecombe ;

3° Dans l’hôpital qu’il a construit et qu’il pourra, sa vie durant, améliorer et augmenter, le donateur veut que lesdits religieux reçoivent et entretiennent des pauvres voyageurs[3] ou même d’autres pauvres, si cela leur paraît opportun, ainsi que le donateur l’a fait jusqu’alors ;

4° Les lépreux ou autres infortunés recueillis dans la maladrerie seront affranchis de toute servitude et de toute

  1. Aujourd’hui Bechevelin. Châtellenie dont le chef-lieu était situé sur les bords du Rhône, au-dessous de la Guillotière, à l’endroit où l’on a construit une vitriolerie. (Bernard, Cartulaire de Savigny et d’Ainay.)
  2. Lazare, le lépreux de l’Évangile, devint le protecteur ou le patron des lépreux. De là vient aussi le nom de Lazaret.
  3. Colerios, littéralement, colporteurs. — Colerii, qui merces suas ad collum portant. (Dugange.)