Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 187 —

dette, selon le mode suivi jusqu’à ce moment par Jean de Faverges et par ses prédécesseurs[1] ;

5° Les 20 livres dues annuellement à la maladrerie par le donateur seront garanties par une affectation spéciale sur son tènement de Larden, proche de ladite maladrerie, et seront, au besoin, payées par ses successeurs ;

6° Tous les animaux qui se trouveront dans ladite léproserie, au décès du donateur, appartiendront à ses héritiers, moins 8 paires de bœufs et 60 moutons, que les religieux prélèveront et qui seront, au besoin, complétés par lesdits héritiers ;

7° Si son épouse lui survit, elle aura droit annuellement, sur les revenus de l’hôpital, à 10 ânées[2] de froment et 3 de farine de pur froment ;

8° Le donateur se réserve, pendant sa vie, l’usufruit des biens de ladite maladrerie et leur gestion, comme il l’a fait jusqu’à présent ; mais il ne pourra point les aliéner ; il veut, néanmoins, que lesdits religieux entrent en possession desdits biens et en assument les charges ;

9° Son domaine de Bolmont, donné en emphytéose aux enfants d’Henri de Faverges, reviendra à l’établissement après la mort du deuxième et dernier dudit Henri ;

10° Après la mort de son neveu, Jean de Faverges, chanoine de Saint-Nizier, la dîme sur Macerola, qu’il lui a octroyée, reviendra à la maladrerie ;

  1. D’après une disposition de lois lombardes, les lépreux ne pouvaient ni vendre ni céder leurs biens.
  2. Annata : ce qu’un âne peut porter. Cette mesure était en usage dans certaines localités de la Savoie, et Bailly la mentionne dans son Traité des Lods.
    Aujourd’hui, elle existe encore sous le nom de sommée, du mot italien somaro, expression qui a passé dans le patois de notre province avec une légère modification.