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France, et, sous le gouvernement de Louis X, son influence à la cour de ce prince fut telle, qu’au dire de ses biographes, il ne s’y faisait rien d’important en dehors de ses inspirations. Philippe le Long ayant été appelé au trône par la mort de son frère Louis et de son neveu Jean, qui ne vécut que cinq jours, Amédée et la comtesse de Savoie se rendirent à leur manoir de Gentilly, dans le courant de l’automne 1316, pour aller, de là, prendre part au couronnement. Le nouveau roi conserva pour Amédée la même vénération et la même déférence que ses prédécesseurs ; il lui fit même donation de la terre de Maulevrier, en Normandie. On disait alors : « Amédée gouverne le roi ; mais ce prince se montre constamment bon Français. »

De retour en Savoie, il dut continuer à guerroyer avec ses voisins remuants, malgré l’intervention du pape et du roi de France.

Bien qu’avancé en âge et souffrant, il se laissa gagner à l’idée de se rendre à Avignon, auprès de Jean XXII, pour traiter en personne ses différends avec le dauphin et d’autres affaires relatives à la paix générale. Se défiant de son ennemi, il passa par le Piémont, Nice et la Provence, et rejoignit Avignon, le 4 février 1323, entouré d’un splendide cortège d’environ deux cents personnes. Le pape le reçut en grande pompe. Pendant quelques mois, les négociations s’alternèrent avec les fêtes et n’amenèrent pas grand résultat. Après avoir séjourné tout l’été à Avignon, Amédée tomba malade au retour de l’automne et mourut le 16 octobre dans la maison du cardinal Luc Fieschi, où il habitait depuis quatre mois[1].

Un écuyer vint au Bourget apporter la triste nouvelle

  1. Cibrario, Savoie, t. II.